ACCUEIL RH SOCIAL INDICATEURS [Etude] La crise du Covid 19 vue par les DRH
L'association nationale des DRH (ANDRH) a demandé à ses adhérents comment ils vivaient la pandémie du Covid-19. Parmi les enseignements de cette enquête flash, on vérifie la mobilisation des DRH, devant intervenir sur de multiples sujets à la fois, certaines entreprises mettant à la fois en place le télétravail et de l'activité partielle. Les répercussions sur la rémunération des salariés ne sont pas encore déterminées.
76 % des DRH anticipent un retour à la normale de l'activité après la crise.
L'association nationale des DRH (ANDRH) a lancé une enquête dite "flash" auprès de ses adhérents, pour mesurer l'impact de la pandémie de Covid19 sur leur activité. L'éclairage apporté est intéressant car l'épidémie touche de plein fouet le travail, entre le chômage partiel et le télétravail. Ce que confirme le fait que 97% des répondants indique en gérer l'impact avec la direction générale, qu'il s'agisse de la compétitivité, l'emploi et la santé des salariés. Par ailleurs, 89 % des DRH ayant répondu indiquent qu'une cellule de crise a été mise en place au sein de leur organisation.
DES DRH SUr tous les fronts
L'ampleur des changements qui ont touché l'organisation du travail se lit dans quelques chiffres. 95 % des DRH indiquent que du télétravail a été mis en place. 72 % sont concernés par la gestion d'arrêts de travail pour de la garde d'enfants. Simultanément, 59 % indiquent qu'ils doivent faire le nécessaire pour poursuivre l'activité dans le site et 41% ont mis en place des dispositifs d'activité partielle, à temps plein ou partiellement.
Cela montre que les DRH sont vraiment sur le pont et ont dû dans un temps très court mettre en place et résoudre des situations nouvelles et complexes : continuation de l'activité, mise en place de l'activité partielle et télétravail. Il faut noter d'ailleurs que 14 % des DRH ayant répondu ont indiqué avoir reçu des demandes de droit de retrait.
Pas prêts pour le télétravail
Rien que pour le télétravail, tout n'allait pas de soi. Toutes les entreprises n'étaient pas prêtes. Par exemple, 46 % des DRH ayant répondu disent avoir dû faire face à un manque de matériel, ou ont "découvert" que le matériel n'était pas adapté. 58 % ont eu "à adapter les outils d'échanges à distance". Et 38 % ont fait le nécessaire pour "accompagner les managers" et un tiers indique avoir accompagné les salariés pour la prise en main de ces nouveaux outils.
En outre, 64% disent avoir réaménagé les espaces de travail. Distanciation sociale oblige. En outre, 30 % des répondants indiquent avoir manqué de gel ou de masques pour pouvoir poursuivre l'activité tout en respectant les obligations sanitaires.
LIMITER L'IMPACT POUR LES SALARIÉS
Dans le même temps, 41 % des organisations ont indiqué qu'elles font le nécessaire pour que les salariés en chômage partiel n'aient pas de perte de revenus. Un tiers des répondants (36%) déclare même envisager le versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat. 32 % des DRH maintiennent ou devraient maintenir (31%) la prime sur objectifs malgré la baisse de l'activité. Toutefois, un tiers des entreprises pourraient reporter la date et les modalités de versement des primes d'intéressement ou de participation.
Optimistes malgré tout
La bonne nouvelle de cette enquête est que 76 % des DRH répondants indiquent qu'après la pandémie, ils reviendront à une activité normale. Toutefois, un gros tiers (35 %) indique prévoir une baisse ou un gel des recrutements en 2020.
Comme on le pressent déjà, cette crise pourrait accélérer la numérisation des entreprises et du travail. 33 % des DRH "anticipent une digitalisation accélérée de l'entreprise comme conséquence positive de cette crise ... et 12 % misent sur la formation à distance".
CHRISTOPHE BYS
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(*) Enquête réalisée du 26 mars au 6 avril 2020 auprès de 550 répondants, adhérents de l'ANDRH