Contrairement aux idées reçues, le télétravail peut être tout aussi fatiguant que le travail au bureau, voire plus. Au micro d'Europe 1, Léonard Anthony, praticien d’hypnose et spécialiste de la gestion de la fatigue, nous explique pourquoi.
Pour des millions de Français, le rythme de travail et la façon d'exercer leur profession a changé radicalement avec le confinement et la mise en place du télétravail. Pourtant, alors que beaucoup pensaient que rester à domicile et éviter les transports en commun leur permettrait de terminer leur journée moins fatigués, c'est souvent l'inverse qui se passe, et la fin de la journée rime avec gros coup de fatigue. Peu surprenant, explique à Europe 1 Léonard Anthony, praticien d’hypnose et spécialiste de la gestion de la fatigue, invité de Sans rendez-vous, qui rappelle qu'une journée de télétravail ne comporte souvent pas de temps mort.
"En temps normal, quand vous revenez du travail, vous êtes en mouvement, donc vous avez des moments de pause naturellement intégrés, même s'ils peuvent être fatigants, comme par exemple dans les transports", développe Léonard Anthony. Or, ajoute-t-il, "la notion de mouvement est essentielle".
"Il y a des stress supplémentaires"
À l'inverse, une journée de télétravail, moins riche en mouvements, l'est également moins en pauses. "Il n'y a pas de temps mort", indique le spécialiste, "on enchaîne les coups de fil". Et selon lui, "il est beaucoup plus fatiguant de focaliser toute son intention sur un seul moyen de communication, un seul espace sensoriel, que quand on est face à face, qu'on se regarde, qu'on ressent la personne bouger".
Enfin, le confinement peut également être plus fatiguant en raison de la présence de membres de sa famille sur le lieu de travail. "Ce n'est pas facile à gérer", assure Léonard Anthony, qui prend l'exemple de mères en pleine visioconférence interrompues par leurs enfants. "Il y a des stress supplémentaires".
"Il y a plein de paramètres à prendre en compte et qui font que ce n'est pas du télétravail habituel", poursuit l'invité d'Europe 1, insistant sur "l'absence de contacts humains" avec les collègues. "Il est important de voir à quel point nous avons besoin de contacts", conclut-il.